Pas de littérature sans sublimation 1/2
Gérald Moore
Gérald Moore : Pour moi, un type comme Houellebecq est tout au contraire une occurrence symptomatique de la pollution médiatico-littéraire, si je puis dire : la pollution de la littérature par les médias, et, avec la littérature, la pollution de la presse par ces médias (que la presse ne devrait jamais être tout à fait) engendrant finalement cette pseudo-littérature.
Bernard Stiegler : Notre propos est de parler « Contre Houellebecq », mais je n’aime pas les discours «contre ». Je préfère les discours « pour ». Il est vrai que j’ai un peu attaqué Houellebecq, je ne sais plus dans quel livre, cependant, je ne me sens pas légitime pour le critiquer sur le plan littéraire. Je l’ai fait sur le plan politique, ce qui sonne faux sur le plan littéraire : la littérature n’est pas seulement une attitude politique. Beaucoup de mes amis ont lu Houellebecq, et je sais que tu as investi dans cet auteur, donc je voudrais avoir une discussion avec toi pour « dialectiser » ma position. Cela ne m’intéresse pas de tenir un discours « contre Houellebecq ». Ce qui est intéressant, c’est de savoir de quoi il s’agit, pourquoi, par exemple, on parle de lui aujourd’hui. J’ai, disons, des préventions contre ce personnage, qui pour moi est plutôt un personnage qu’un écrivain, mais je ne l’ai pas lu – j’ai essayé de le lire, j’ai commencé trois de ses livres, mais à chaque fois j’ai arrêté : ça me « tombait des mains ». J’ai des préventions, mais je suppose qu’il y a une quelconque valeur là-dedans. J’ai donc envie de te donner d’abord la parole, et de pratiquer avec toi une dialectique au sens socratique autour de ce qui est pour moi une espèce de sophiste en littérature.
GM : Cela fait dix ans que je n’écris plus sur la littérature, ce que je n’ai d’ailleurs fait qu’une fois, et cela sur Houellebecq. Mais cette démarche me donne l’occasion de revisiter quelques aspects de Houellebecq que j’ai souvent voulu commenter en reprenant une conversation avec toi que nous avons débuté il y a longtemps. Je me rappelle très bien t’avoir proposé de faire quelque chose sur Houellebecq et toi en tant que les deux grands désenchantés de la France contemporaine, les grands critiques du consumérisme pour qui mai ‘68 était moins un événement de libération qu’un premier symptôme de la déchéance de la société hyper-darwinisée. Vous êtes cependant pour moi non pas exactement les deux côtés d’une même médaille. Il y a une parallaxe, au sens de Slavoj Žižek : une différence minimale qui sépare et rend incommensurable deux positions autrement identiques. Au niveau diagnostic de vos descriptions de notre conjoncture, il y a de nombreux chevauchements, dont surtout l’impression que les culture et société civilisée ont été remplacées, en raison du capitalisme, par une lutte bestialisée, une réduction de la vie à la lutte pour la survie, ce qui coïncide avec la reconceptualisation de la vie, d’un côté, en termes de prix et de calcul, et de l’autre en termes purement biochimique, c’est-à-dire, vidée de toute valeur spirituelle. La différence très importante qui vous sépare porte sur la question de la rédemption. Dire que chez Houellebecq, il n’y a plus de rédemption, serait peut-être une exagération. Il y en a, mais c’est totalement inadéquate, presque rien : very little, almost nothing, comme dirait Simon Critchley à propos de Samuel Beckett et Maurice Blanchot. Ce que je trouve impressionnant, c’est que Houellebecq crée en effet une liste de toutes les possibilités de la rédemption qu’il nous reste, et il passe par chacune pour les peser et les mesurer, avant de les trouver insuffisantes. Ainsi commence-t-on dans Les Particules élémentaires avec la science et l’idée d’une solution technologique ou scientifique aux maux du désenchantement. Mais ce solutionisme aboutit à nous mener nulle part.
Il va de même pour la philosophie – d’où, à mon avis, la prise de parti d’Alain Jugnon contre Houellebecq. Je me demande s’ils l’ont cependant mal compris, parce qu’ils voient en lui quelqu’un qui ne prend pas la philosophie au sérieux, quelqu’un qui a lu quelques citations de Schopenhauer et de Rousseau et qui a choisi de les aimer en préférence à Nietzsche et Deleuze. Ils n’apprécient pas combien la critique houellebecquienne de ces derniers est une vraie critique, le résultat d’une perlaboration qui les trouve réduits aux platitudes marchandisés et légitimateurs de la mode de vie consumériste. L’effet de l’affirmation joyeuse n’est plus de combattre ce que Nietzsche appelait l’esprit de pesanteur, mais de l’incarner : les deux sont devenus inséparables. « Le rire arrête de sauver », en devenant complètement épuisé, comme dit un des personnages de Houellebecq quelque part. Rire devient une sorte de consolation moqueuse, le dernier ressort des vaincus. Houellebecq expérimente avec l’affirmation nietzschéenne et bataillienne mais cela ne marche pas. Nous voyons chez lui une méditation sur toutes les possibilités de la rédemption – la science, l’ironie, la philosophie, l’action collective, comme dans le roman tout récent, Sérotonine, où il anticipe les Gilets jaunes – en chacune desquelles il cherche une alternative, un espace de résistance à ce qu’il décrit dans son premier roman comme « l’extension du domaine de la lutte », l’idée qu’il n’y a plus d’abri des forces capitalistes, des forces sauvages de la destruction. Malgré sa réputation de pornographe, les rapports sexuels sont également viciés, vidés de qualités curatives sauf que très rarement et par intermittence.
Dans chacun de ses romans, nous passons par les vacuités de la consommation, le sexe, la science, l’art, le voyage, le rire et l’emploi – je dis l’emploi et non le travail, pour me servir de tes concepts à toi, mais avec sa perte de foi dans la science et l’art, il y a aussi un discours sur l’insuffisance du travail – en route vers la dissipation entropique. Comme dans Plateforme et Sérotonine, les protagonistes houellebecquiens deviennent nomades ou s’installent, comme dans Les Particules élémentaires et La Carte et le territoire, de façon romantique et nostalgique, au paysage supposé toujours vierges pour s’évader aux toxicités de la vie quotidienne et à la recherche de la renaissance. Mais la destruction de la localité par l’ubiquité du marché veut dire que, au lieu de l’anti-entropie, on retrouve le même malaise n’importe où on est. Là où il y a de l’anti-entropie, elle devient très vite indistincte de son inverse. À cet égard, il s’agit avec Houellebecq de l’art sans sublimation, de l’art où les possibilités de la sublimation sont si maigres qu’elles n’équivalent à presque rien ; l’art aussi est un consommable à jeter. D’où l’importance de dialoguer avec Houellebecq. Et je crains que quiconque dise qu’il est « contre Houellebecq » ne soit en gros dans la même position que de dire qu’on est « contre Heidegger » car Heidegger était antisémite, alors il ne faut pas le lire. Tu l’as dit aussi, c’est précisément pour cela qu’il faut le lire. Ainsi nous faut-il lire Houellebecq, qui nous donne non pas une vision totalement idiosyncratique basée sur une mauvaise lecture inattentive de la philosophie, mais une expérience de la vie ainsi que de la philosophie vidée de ses qualités rédemptrices, et où les consolations de celle-là ont été dépassées et rendues obsolètes par la dégradation de celle-ci. Cette perlaboration de la résistance impuissante n’est-elle pas l’expérience par défaut de l’Anthropocène du vingt-et-unième siècle? En posant les questions de la désublimation ainsi que de la resublimation minimale, Houellebecq traite également celle de la fonction contemporaine de la littérature et de l’art.
BS : Justement, j’ai envie de revenir sur la question de la littérature puisque Houellebecq est un écrivain, un romancier. Je pense qu’une des grandes questions qui se posent aujourd’hui dans notre société est la place de la littérature, et plus généralement de l’art, de la création, telle qu’elle n’est jamais réductible ni à la position d’un essayiste plus ou moins sociologue, ni à la philosophie. Pourquoi ? Parce que, pour moi – j’ai une vision peut-être trop littéraire de la littérature – , la littérature est l’espace de l’improbable. Je vais citer deux écrivains pour lesquels j’ai beaucoup d’estime et en même temps, parfois un peu de réserve. Georges Perec est si je puis dire un des fils spirituels de Raymond Queneau et un contemporain d’Italo Calvino. C’est une filiation extrêmement importante. Pour moi, Raymond Queneau et Italo Calvino sont de très grands écrivains. J’ai parfois eu des hésitations avec le roman sociologique, par exemple Les Choses de Perec, qui est un livre intéressant, en partie inspiré par Jean Baudrillard, et qui a de très grandes vertus. Mais en même temps, j’ai du mal à le regarder comme de la littérature, voire comme un livre. Je le regarde plutôt comme un produit intéressant typique de la deuxième moitié du vingtième siècle. Et puis il y a un autre écrivain qui à mon avis est sans doute « plus important » (ce genre d’estimation étant évidemment toujhours un peu ridicule). C’est Marguerite Duras, qui est sans doute un « grand écrivain », ou une « grande écrivaine », mais qui m’a plus qu’exaspéré lorsqu’elle s’est occupée de l’affaire Gregory, et qu’elle a publié ce texte où elle mettait en cause la mère de l’enfant. Il était absolument fou de se permettre une telle chose, et c’était une très mauvaise folie : la folie de la stérilité. C’était une sorte de crime contre la littérature – absolument intolérable, littéralement honteux.
Qu’est-ce que l’espace littéraire ? J’ai lu L’Espace littéraire de Maurice Blanchot en 1979, et si je le relisais en 2019, il est possible que je ne le lirais plus avec autant de fascination et d’avidité. Je relis très souvent Blanchot, il est pour moi une constante source d’inspiration. Et j’en parle ici parce qu’il a élevé la question et si je puis dire l’épreuve de la littérature à un niveau absolument sublime – y compris, d’ailleurs, en la détruisant, d’une certaine manière. Le contexte d’où je viens, et qui est fondé sur mon intérêt pour Derrida, est inséparable de mon intérêt pour Blanchot et de son entente de la littérature, une très fine et très haute entente qui n’est pas une idée littéraire, mais plutôt l’idée d’une responsabilité. Blanchot aura commis au moins une grande erreur historique, qui l’a incliné vers le fascisme, mais c’était quelqu’un qui portait la responsabilité d’écrire – y compris dans cette errance et peut-être même d’abord en elle. Que représente cette responsabilité ? L’expérience la plus intraitable, comme disait Roland Barthes, de l’improbable, de l’incalculable, de l’improgrammable. C’est cela que signifie l’écriture au sens de Blanchot – l’écriture de la littérature. C’était d’ailleurs également vrai de Queneau, quoique dans un sens très différent.
Ce que fait Perec dans Les Choses n’est pas à cette hauteur. Ce que fait Duras, dont je crois savoir qu’elle était une amie de Blanchot, sur l’écriture de laquelle il a écrit dans La Communauté inavouable, ce qu’elle fait lorsque elle écrit, précisément, ce texte scandaleux dans Libération, c’est une sorte de prostitution de la littérature, tout aussi bien d’ailleurs qu’une compromission du journalisme, et comme une trahison de Blanchot. J’ai tendance à voir ce que j’ai essayé de lire de Houellebecq comme étant dans le sillage de Duras s’effondrant – et dans ce qui est à la lettre l’absolument honteux : l’accusation sans preuves sous prétexte d’une liberté irréductible de l’écriture. Cette prétendue « liberté d’écrire » est une posture totalement aliénée à la littérature considérée par l’histoire littéraire telle que Blanchot la met en doute devant la tombe ouverte de son ami Georges Bataille (dans L’Amitié). Houellebecq, c’est du Huysmans à contretemps et après cet effondrement de la littérature même que sera ainsi Duras – effondrement qui appartient à la submersion du discrédit, appelé désormais « post-vérité ». Ce que Huysmans pouvait faire à la fin du dix-neuvième siècle est au vingt-et-unième siècle parfaitement déplacé, c’est à dire « de mauvais goût ». Or il faut défendre et protéger le goût. Ce que fait Duras et que Houellebecq répète d’une certaine façon dans Soumission, c’est la même irresponsabilité de l’écriture : l’écriture en vain. L’expression stérile du nihil dont l’écriture devrait être au contraire la féconde épokhè.
Quand je regarde soit ce qu’écrit Houellebecq, soit ce qu’on dit sur lui, je ne peux pas ne pas le voir autrement que symptomatologiquement, comme dirait Paolo Vignola. Je n’arrive pas à le lire de manière littéraire. Il est un symptôme – peut-être un symptôme extrêmement intéressant, très parlant, en cela extrêmement utile, dirais-je, pour essayer de reprendre ce qui se passe dans notre époque, mais en même temps, au bout du compte, et c’est évidemment cela, le problème, je le trouve extrêmement et très unilatéralement nuisible. Cette nuisance m’est apparue évidente quand j’ai regardé Soumission sans pouvoir lire ce produit de marketing politico-lettreux. Là aussi, j’ai commencé à lire, et, outre que je suis en opposition absolue avec la thèse que soutient ce roman de gare, je déteste le style. J’ai l’impression que c’est un mauvais journaliste de Libération, ou de Marianne, qui fictionne en se prenant pour un écrivain alors qu’il ne fait que mentir et discréditer son métier, déshonorant la fiction aussi bien que le réel. Quand j’essaie de comprendre la véritable animosité que j’éprouve à son endroit, je pense que ce n’est pas bien, et que ce personnage est mauvais pour moi : penser doit ne pas partir d’une animosité – mais d’une « philia », écho de « la question la plus profonde ». Ce personnage m’empêche ainsi de penser, et finalement, je préfère ignorer ce symptôme, ce qui n’est cependant pas possible dans le cas de Soumission : ma responsabilité est de dénoncer cette abjecte opération. Quand j’essaie de situer cette animosité, elle me rappelle une sorte de malaise qu’avait provoqué en moi Serge Gainsbourg, cependant qu’à la fin de sa vie, j’avais une véritable admiration pour lui. Je le voyais finalement comme un grand artiste, une puissante figure de la fin d’un siècle. Il m’avait pourtant exaspéré bien souvent, lorsqu’il jouait, un peu comme Yves Montand, la posture cynique. Mon pire ennemi, c’est le cynisme. Gainsbourg cependant faisait cela avec une espèce de génie, avec une véritable noblesse – et avec une responsabilité limitée, si j’ose dire : il ne faisait plus alors que des chansons pour la télévision, c’était cela, son espace d’expression, dont il méprisait sans doute le devenir. Il ne se prenait ni pour un poète, ni pour un écrivain, ce qui n’empêchait pas ses chansons de devenir parfois, chez certains, de vrais poèmes : il a construit une espèce extraordinaire d’empire symbolique. Pour moi, un type comme Houellebecq est tout au contraire une occurrence symptomatique de la pollution médiatico-littéraire, si je puis dire : la pollution de la littérature par les médias, et, avec la littérature, la pollution de la presse par ces médias (que la presse ne devrait jamais être tout à fait) engendrant finalement cette pseudo-littérature.
Tout cela a évidemment un rapport direct à la politique. Or nous sommes à cet égard dans une situation d’une incommensurable dangerosité – telle qu’il est tout à fait évident que l’humanité pourrait disparaître dans les décennies qui viennent. Sans doute Houellebecq le dit-il lui-même, mais je pense que son comportement est irresponsable très exactement face à cette responsabilité. Cette dangerosité est déjà à l’horizon de l’écriture de Blanchot, par exemple dans « Sur un changement d’époque. Nietzsche et l’exigence du retour » (L’Entretien infini). C’est à cette aune de la responsabilité que je regarde ce que je ne peux pas ne pas voir comme une agitation littéraire finalement prétentieuse. Ce qui avec Houellebecq n’en finit plus de s’effondrer dans l’assourdissement, c’est l’entente de ce que c’est qu’écrire, et comme la responsabilité d’écrire.
Il y a certainement des qualités littéraires dans ces textes, mais ce que l’on attend d’un écrivain, ce n’est pas d’avoir des « qualités littéraires ». Aux États-Unis, il y a des cours d’écriture pour cela, et cela s’enseigne très bien. C’est aussi ce qui fait tant de mauvais écrivains. De même, on peut très bien apprendre à imiter Charlie Parker, mais c’est lui que je veux, et non ses imitateurs. Mon animosité monte d’un cran lorsque je pense que ce personnage est malfaisant parce qu’il exploite la misère symbolique généralisée qu’il aggrave de ce fait même en faisant comme s’il luttait contre. Ses coups, ses différents bouquins, sont désormais toujours des opérations de l’industrie culturelle. Tout ce qui le rend dépressif le nourrit. Il en vit. Il me fait tout à fait penser à ces artistes contemporains qui spéculent sur la spéculation. On estime très subtil (mais non sublime) de faire des œuvres d’art sur la spéculation et de faire ainsi « fonctionner » la performativité essentielle de l’art. Or c’est de l’anti-performativité : c’est quelque chose qui détruit l’art, et qui détruit d’ailleurs aussi le marché, parce que tout cela n’est pas solvable dans les temps interminables de l’art et de la littérature. C’est au contraire ce que fait de l’insolvabilité un fond de commerce totalement anti-économique, anti-artistique, anti-tout, d’une certaine manière. C’est aussi pourquoi il faut relire Nietzsche bien loin des interprétations dominantes… Lire la suite de la conversation
Bernard Stiegler (1952-2020)
Né en 1952, Bernard Stiegler est philosophe spécialiste des mutations induites par les technologies numériques. Il est Initiateur et président du groupe de réflexion philosophique Ars Industrialis créé en 2005. Aujourd’hui, il est directeur du département du développement culturel du Centre Georges Pompidou, où il dirige l’Institut de recherche et d’innovation (IRI), créé à son initiative en avril 2006. Il a été directeur de programme au Collège international de philosophie, professeur à l’UTC (Université de Compiègne), directeur de l’unité de recherche Connaissances, Organisations et Systèmes Techniques, qu’il y a fondée en 1993, directeur général adjoint de l’Institut National de l’Audiovisuel, puis directeur de l’IRCAM. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont La Technique et le temps, ouvrage en six volumes, La Télécratie contre la Démocratie (2006) et Réenchanter le monde : La valeur esprit contre le populisme industriel (2006). Il a également publié le récit Passer à l’acte (2003). Plus récemment il a publié Ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue, de la pharmacologie, (2010). États de choc – Bêtise et savoir au XXIe siècle (2012). Pharmacologie du Front National (2013). La société automatique. Tome 1, L’avenir du travail (2015).
Gérald Moore
Gerald Moore est maître de conférences de langue français à la School of Modern Languages and Cultures de l’université de Durham. Il est l’auteur de Politics of the Gift : Exchanges in Poststructuralism (Edinburgh, 2011), ainsi que d’articles sur la pensée française récente (Jacques Derrida, Jean-Luc Nancy, Bernard Stiegler), la psychanalyse et la littérature (Michel Houellebecq). Il prépare actuellement une monographie, Bernard Stiegler : Philosophy in the Age of Technology, pour Polity.