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Randa Maroufi : cinéma du sensible et géographie du pouvoir

La Rédaction

Publié par Al Jazeera Documentary et signé par Ayoub Mouzaïne à l’occasion de la sélection du film L’Mina (2025) à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes, l’article consacre une analyse fine à l’univers de la réalisatrice marocaine Randa Maroufi, figure singulière d’un cinéma à la frontière du réel et de la performance visuelle. À travers une trilogie cohérente — Le Parc (2015), Bab Sebta (2019) et L’Mina (2025) —, Maroufi déploie une œuvre qui interroge les rapports entre le corps, l’espace et le pouvoir, et explore les marges invisibles de la société marocaine contemporaine.

Randa Maroufi

Dans Le Parc, la caméra s’attarde sur un parc d’attractions abandonné au cœur de Casablanca. Ce lieu déserté devient un théâtre de la suspension, habité par des silhouettes jeunes, immobiles, presque sculpturales. Entre désir de paraître et inertie sociale, le film capte la poétique du vide urbain, où la vie se manifeste dans des gestes minuscules, des respirations ténues, comme un écho à la précarité du visible. Maroufi y tisse une réflexion sur la représentation et le droit d’apparaître — sur qui est vu et qui demeure dans l’ombre.

Cette année, Maroufi a d’ailleurs été récompensée par le Prix Découverte Leitz Cine du court métrage de la Semaine de la Critique pour L’Mina.

L’mina, 26’, film, 2025
Production : Shatamata Production

Avec Bab Sebta, la réalisatrice déplace sa focale vers la frontière entre le Maroc et l’Espagne, un espace d’attente et de contrôle où le temps semble s’être figé. Les gestes répétitifs — porter, s’asseoir, patienter — deviennent autant d’actes chorégraphiques, révélant la dimension politique du corps soumis au pouvoir. Maroufi fait du temps mort, au sens que lui donne Paul Virilio, une métaphore du châtiment invisible imposé par les structures de domination. Loin du reportage ou du pathos, le film compose un ballet silencieux de résistance, où les frontières cessent d’être de simples lignes géographiques pour devenir des mécanismes de tri et d’exclusion.

Cette réflexion se prolonge dans L’mina, tourné dans la ville minière de Jerada, symbole d’une mémoire ouvrière effacée et d’une économie en déclin. Maroufi y expérimente de nouvelles formes visuelles — scan 3D, Super 8, reconstitutions scéniques — pour faire dialoguer le visible et l’invisible, l’intime et le collectif. Le film, conçu en collaboration avec les habitants, réinvente la frontière, non plus comme séparation, mais comme lieu de reconstruction symbolique. Entre architectures industrielles, ruines et voix populaires, L’mina devient une tentative de réanimer les lieux disparus par la mémoire et l’image.

L’article souligne combien la trilogie de Randa Maroufi dépasse les cadres du documentaire classique pour inventer un cinéma du sensible et de la résistance. Dans ces œuvres, chaque silence, chaque regard, chaque attente devient un acte politique.
Randa Maroufi ne filme pas seulement ce que le réel montre, elle recompose ce qu’il tait : les gestes du quotidien, les temps suspendus, les espaces périphériques où s’invente une autre manière d’exister.

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