Faire saboter Venise (1/3)

Bruno Lemoine
La fin du film In girum imus nocte et consumimur igni de Guy Debord, son dernier film (1978). Le spectateur suit, depuis presque une heure déjà, des images produites par une caméra dérivant sur les eaux bordant Venise. « Pourquoi Venise ? se demande-t-il maintenant. Quel rapport entre la cité des doges et la critique de la société du spectacle ? » Lent et beau traveling sur la lagune – le cimetière San Michele, l’île aux morts déjà passée maintenant – et la voix mélancolique de Guy Debord évoquant son trajet à attiser les braises pour parvenir à une révolution qui n’aura pas lieu. Photo noire et blanche austère, impeccable, film 35 mm. qui touche à son terme. Debord se demande alors :
« Et moi, que suis-je devenu, au milieu de ce désastreux naufrage que je trouve nécessaire ? auquel on peut même dire que j’ai travaillé, puisqu’il est assurément vrai que je me suis abstenu de travailler à quoi que ce soit d’autre ? Ce qu’un poète de l’époque Tang a écrit en se séparant d’un voyageur, pourrais-je l’appliquer à cette heure de mon histoire :
“Je descendis de cheval ; je lui offris le vin de l’adieu, et je lui demandai quel était le but de son voyage. ”
Il me répondit : “Je n’ai pas réussi dans les affaires du monde ;
Je m’en retourne aux monts Nan-chan pour y chercher le repos.” ? »
J’avais cru, un instant, en regardant le dernier film de Debord, que le voyageur, dont il rapportait l’histoire, était le poète et ermite chinois du VIIème siècle Hanshan. Hanshan signifie en chinois Montagne Froide ou Mont Froid. Le taoïste Hanshan s’identifiait tant à la montagne sur laquelle il vivait qu’il prit son nom. Comme si Fernando Pessoa avait choisi de prendre pour hétéronyme un paysage, comme si Pessoa était devenu une montagne aride, le temps d’un livre, comme si une montagne froide pouvait écrire un livre. Mais non, je m’étais trompé : Han-chan n’est pas Nan-chan, qui désigne un système montagneux se situant au nord-ouest du fleuve jaune. Meng Haoran, le voyageur que Debord évoque, fut le contemporain du poète Hanshan ; c’était, lui aussi, un érudit de la dynastie Tang qui voulut faire carrière dans les lettres, mais ses ambitions furent déçues à l’âge de quarante ans passés, et il repartit, semble-t-il, dans les montagnes de son enfance goûter à la poésie et en écrire. Là s’arrête la ressemblance entre Hanshan et Meng Haoren : les deux ermites sont contemporains l’un de l’autre, mais le premier a coupé tous les liens avec son passé au point d’avoir perdu jusqu’au souvenir du chemin l’ayant amené à Hanshan, mais pas l’autre. Meng Haoran n’est pas Hanshan, il ne disparaît pas sur Nan-chan, la montagne qu’il choisit pour être sa dernière résidence : Meng Haoren demeure Meng Haoren, seul Hanshan disparaît.
On peut trouver la traduction d’Hanshan en français, faite à partir de celle du poète de la beat generation Gary Snyder :
“Mont Froid est une maison
Sans poutres ni murs
Les six portes gauches et droites sont ouvertes
Le hall est le ciel bleu.
Les chambres toutes vacantes et vagues
Le mur est bat sur le mur ouest.
Au centre rien.”[1]
Comme Gary Snyder avant lui avec Hanshan, Debord semble, pour moi, s’identifier maintenant à Meng Haoren partant sur les monts Nan-shan. Puisque la révolution n’a pas eu lieu, il cherche lui-même à devenir cette montagne. En tout cas, le mot Hanshan me semble trop proche de Nan-shan pour que l’un ne s’assimile pas, dans mon esprit, à l’autre.
Riprap and Cold Mountain Poems est le premier livre de Gary Snyder publié aux Etats-Unis en 1959. En 1969, alors que le mouvement hippie avait décliné à San Francisco, Gary Snyder appelait ses lecteurs à quitter les villes pour vivre en « tribus » à la campagne. Puisqu’aucun mouvement autonome ne peut venir des villes modernes, puisque la révolution n’a pas eu lieu, allons chercher dans la nature à nous libérer nous-mêmes. Dans « Why Tribe », Gary Snyder déclarait à ce propos : « La révolution a cessé d’être une préoccupation d’ordre idéologique. Au lieu de cela, les gens essaient de la mettre en place dès maintenant : du communisme dans des communautés restreintes, de nouvelles organisations familiales. »[2]
« Puisque mai 68 n’a pas eu lieu, je retourne dans ma montagne. », poursuit ici, maintenant pour moi, Guy Debord.
Debord – The Naked City

Les Thèses sur le concept d’histoire constituent le dernier texte rédigé par le philosophe Walter Benjamin, à Paris, en 1940, peu avant qu’il ne mette fin à ses jours. Walter Benjamin fuit l’arrivée de l’armée allemande en France, mais, après la traversée de la frontière espagnole, malade, il sent que son corps le lâche. C’est à Portbou, une commune espagnole du nord de la Catalogne qu’il se suicide. Dans les thèses sur le concept d’histoire, une suite d’aphorismes, Benjamin écrit que :
1 – le symbole de la révolution équivaut, à l’époque moderne, à l’avènement du Messie dans la Torah.
2 – qu’il est aussi difficile de réussir une révolution qu’à un chameau de rentrer dans le chas d’une aiguille :
« On le sait, écrit Benjamin dans ses Thèses sur le concept d’histoire, il était interdit aux Juifs de prédire l’avenir. La Torah et la prière leur enseignent par contre la remémoration. Pour eux la remémoration désenchantait l’avenir auquel ont succombé ceux qui cherchent instruction chez les devins. Mais pour les Juifs l’avenir ne devient pas néanmoins un temps homogène et vide. Car en lui chaque seconde était la porte étroite par laquelle pouvait passer le Messie. »
Le chas d’une aiguille était une porte de Jérusalem si petite qu’il fallait aux hommes se baisser pour y entrer. Il y a donc un futur, selon Benjamin, comme pour le peuple juif, mais son passage équivaut à la voie étroite du bouddhisme : vous devrez attendre longtemps sans espoir devant l’entrée de la cité céleste, et, peut-être, mourrez-vous avant de pouvoir franchir le seuil. En revanche, l’ange gardien du mot « révolution » et/ou « messie » a pour nom Hasard : en lui chaque seconde est la porte étroite par laquelle peut passer le Messie.
Plus loin, dans ses Thèses sur le concept d’histoire, Walter Benjamin parle de l’Angelus Novus, une aquarelle de Paul Klee qu’il avait possédée : le regard de l’ange est arrêté en plein vol, au moment où l’esprit de la révolution a passé la porte étroite, afin de devenir une réalité politique.
Angelus Novus est arrêté, la surprise est encore sur son visage, son regard ne décille pas de l’endroit où une révolution a germé, mais le temps ou les circonstances, les vents contraires, le poussent, font reculer son corps dans les airs. Or, à travers l’histoire, il n’y a pas eu un seul Angelus Novus, mais plusieurs, et leurs parcours dans les cieux forment des murmurations, les dessins des prochaines guerres où les hommes se confronteront, à nouveau, à leurs dieux.
Phalène

In girum imus nocte et consumimur igni : Debord, pour son dernier film, dérive sur les eaux noires autour de Venise. Le titre vient du latin et signifie : « Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu. » Le titre est un palindrome, il se lit à l’endroit comme à l’envers et fait référence aux papillons de nuit attirés, se brûlant à la flamme d’une chandelle. Debord brûle son corps sur la flamme de la cité vénitienne, puisqu’aucune révolution n’a eu l’heur de sortir de sous ses ponts : la ville spectacle a gagné, son aura charriera encore mille ans ses touristes venant des quatre coins du monde, attirés, fascinés par son rayonnement. Autour de Venise, il y aura de nouveaux doges, d’autres Casanova, mais aussi de nouveaux Saint-Just et de nouveaux Lacenaire cherchant à forcer la porte de Jérusalem, avant que la guillotine ne les arrête dans leur élan.
Le papillon de nuit Debord tourne maintenant autour de la flamme Venise, les eaux de sa flamme apportent à son rayonnement un lustre inquiétant : la porte de Jérusalem, le talon d’Achille de la cité céleste s’est à nouveau refermé, et l’auteur de La société du spectacle se retrouve, malgré lui, et dans la position du révolutionnaire raté et dans celle de l’Angellus novus. La Terre a craqué, un cusp a eu lieu, nous pourrions être au septième ciel… mais les sphincters du Très-Haut se sont refermés aussi sec… Diaphragme Angelus novus ici : la seconde a été tracée… dont acte.
C’est parce que Venise fut la première société du spectacle que Debord s’y retrouve à la fin. A partir du XVIème siècle, la beauté de ses palais, ses ors et ses fêtes font que toute l’Europe y afflue. Mais, derrière les splendeurs de ses églises et de son carnaval, la République des doges est un Etat policier qui cherche à tout prix à garder le pouvoir malgré le dédale de ses calli, le labyrinthe de ses rues, capables de faire qu’une conspiration puisse aisément voir le jour et porter un coup fatal à son régime. Trois inquisiteurs géraient sa police, ses prisons et ses salles de tortures. Qui passait le pont des soupirs était mis aux « Plombs » et assuré de ne jamais recouvrer sa liberté. Aussi, qui s’intéresse à l’histoire policière des démocraties modernes doit, un instant, étudier cette comédie que fut jadis le quotidien des Vénitiens obligés de porter le masque d’un bonheur sans failles et, dans l’intimité, encore terrifiés par une ombre ayant été entr’aperçue dans la rue. Puisque Venise était un labyrinthe, puisqu’on pouvait s’y perdre mais aussi perdre le pouvoir ou la vie, puisque le plan urbain de la cité était l’épée de Damoclès au-dessus de la tête des doges, il fallait que cette épée soit aussi ressentie par leurs sujets.
Venise est alors une démocratie de la peur partagée par un peuple, lorsqu’il se retrouve chez lui, après les frasques du jour. Venise est un Léviathan ayant mis au point une machinerie théâtrale pour se défendre des hommes, mais une machinerie qui fonctionne un peu comme ce « brouillard de la guerre » dont parle Clausewitz : nul ne sait si, au cœur des nuits sous la lagune, au milieu de cette ville surgie de la mer, de ses décors et de ses magnificences, Damoclès ne sera pas lui aussi égorgé : nul ne sait qui, du tyran ou du conspirateur, sera passé le premier au fil de l’épée. Il y a donc déjà de cette honte au cœur du Vénitien décrite par Günther Anders dans L’Obsolescence de l’homme : puisque la cité portuaire se jouait la comédie du septième ciel au milieu d’un décor où les murs parlaient, puisque le Conseil des Dix y avait installé des boîtes aux lettres ayant l’aspect de têtes de lion la bouche ouverte, où chacun pouvait dénoncer son voisin, il y avait déjà, en l’âme du Vénitien, une scission entre le moi et le ça (Günther Anders), entre le je et le moi (George Herbert Mead), entre la Mana et sa propre face (Erwing Goffmann)… Le citoyen de la Sérénissime éprouvait déjà la honte de n’être qu’un simple rouage de la machinerie théâtrale vénitienne. Comme l’homme moderne, le Vénitien devait « s’efforcer de donner les preuves de la piété que lui inspirent les choses, tenter de se livrer à une “imitation des instruments”, essayer de se réformer, tout au moins de s'”améliorer”, en limitant au maximum ce “sabotage” auquel il se livre, qu’il le veuille ou non, en raison du “péché originel” que constitue sa naissance. »[3]
Et si Casanova est devenu célèbre, ce n’est pas à cause de ses livres et de son style (l’écriture de Casanova est pourtant la plus belle qu’il m’ait été donné de lire), mais, parce que, le premier, il a réussi à s’évader des Plombs et pratiquer le trajet jusqu’au Pont des soupirs en sens inverse. Un instant, Casanova fut le sabot ayant détruit la machine vénitienne et son ordre… Angelus novus, ici encore.
Ralph Rumney

Dans les années 50, l’idée de faire de la dérive surréaliste une pratique révolutionnaire n’émergea pas que dans l’esprit des lettristes dont le jeune Debord faisait partie, un artiste anglais, Ralph Rumney, l’inventa en même temps qu’eux alors qu’il était étudiant en art dans la ville britannique d’Halifax. La psychogéographie, comme pratique de la dérive, en vint, en suivant d’autres chemins que ceux de Walter Benjamin, à ses Thèses sur le concept d’histoire : soit le chas de l’aiguille, le fait de rechercher la porte de Jérusalem par laquelle la révolution pourrait s’engouffrer. Comme l’écrivait, dans les années 2010, le philosophe Mark Fisher dans son essai Acidcommunisme : « L’empreinte laissée par ̎ un monde qui pourrait être libre ̎ peut se deviner dans les structures mêmes du monde réaliste capitaliste qui rend la liberté impossible. »[4]
La psychogéographie, comme recherche de modes urbains nouveaux à partir des cadastres du vieux monde, est née à la Libération au moment où Paris et Londres, touchées par les bombardements, se sont américanisées. Dans Le Consul, une série d’entretiens de Ralph Rumney réalisés en 1999 par l’écrivain Gérard Berréby, l’ex-situationniste racontait les prémisses de sa vie de dérives en ces mots : « Londres [à la Libération] avait subi des dommages considérables à cause des bombardements de la dernière guerre. Il y avait des ruines partout. Un certain Buchanan, délégué par le gouvernement, avait été désigné pour reconstruire la ville. Son plan d’urbanisation était bien précis et il a été réalisé : il voulait construire partout des routes pour les voitures qui devaient abonder avec le nouvel essor de l’industrie. Je disais qu’il faisait plus de dégâts à Londres que n’en avait fait la Luftwaffe. »[5]

Ralph Rumney par Harry Shunk (1960-1965)
Dès le début des années 50, l’étudiant en art Ralph Rumney avait compris en Angleterre que Paris n’était plus, comme au dix-neuvième siècle, le modèle urbain sur lequel bâtir les grandes villes comme Londres, mais Los Angeles : soit une mégalopole construite à la règle, les quartiers coupés au cordeau comme les frontières coloniales de l’Afrique, et pour laquelle la voiture est reine et l’homme son valet : « J’avais prévu que tout ça n’était pas bon dès 1952. C’était une modernisation à l’américaine, on voulait transformer Londres en Los Angeles. Moi, je voulais que Londres soit faite de cités piétonnes. J’aurais souhaité qu’elle redevienne un ensemble de quartiers comme à ses origines. Je pensais que les axes routiers devaient être construits à la périphérie des villages de Londres. »[6]
Les capitales d’après-guerre durent alors muter pour ressembler à Los Angeles, afin que progresse l’industrie automobile à l’échelle mondiale et que l’homme devienne ce nouveau serf entretenant et servant, non plus la terre d’un maître, mais le moteur d’une machine à quatre roues : le monde devenait le réseau routier que l’on connaît.
Ralph Rumney, de père pasteur socialiste et qui avait eu pour mentor l’historien communiste anglais Edward Thompson, choisit à cette époque de ne pas faire son service militaire et il prit le statut d’objecteur de conscience, ce qui lui valut d’être poursuivi par la justice anglaise. Sans un sou, il fuit alors Londres pour Paris où il rencontra, à Saint-Germain-des-Prés, Guy Debord et les lettristes qui, bon gré mal gré, l’adoptèrent. Le situationnisme, en un sens, est la recherche, dans le réseau urbain des villes, de situations : la fréquentation de lieux découverts en dérivant, voire la réalisation impromptue de lieux propres sur un territoire urbain donné, par où « les individus augmentent leur sentiment d’existence et réalisent sans médiation ni ordre leur désir personnel. »[7]
En 1957, Rumney se rendait en Italie à Cosio di Arroscia où l’Internationale situationniste fut fondée par Debord. Pour l’occasion, Rumney créait le Comité psychogéographique de Londres dont il fut paradoxalement le seul membre. Quelques mois auparavant, il rédigeait, à l’Institut of Contemporary Art de Londres, l’annonce d’un Congrès provisoire pour la fragmentation psychogéographique de l’agglomération londonienne, dans laquelle il écrivait : « Cette action prendra inévitablement des aspects multiples, et occasionnellement violents. Son utilité résidera principalement dans l’étude des effets, sur un grand centre urbain moderne, d’une série rapide et soutenue de chocs, calculés pour introduire, pendant une période limitée à un mois, un élément d’incertitude dans l’organisation sociale et affective de la ville. » ̶ naturellement, une telle annonce relevait de l’effet de manche pour donner au situationnisme le caractère international qui lui manquait alors.
À cette époque, Rumney vivait avec Pegeen, la fille de la riche mécène américaine Peggy Guggenheim. Il l’avait rencontrée à Paris lors d’une soirée où ils eurent le coup de foudre, ce qui finit par déclencher les fureurs de Guggenheim, mère possessive qui ne cessa, après cela, de chercher à se débarrasser de Ralph Rumney : pour la célèbre collectionneuse, le peintre anglais ne pouvait mériter sa fille, il avait surtout une mauvaise influence sur elle. Peggy Guggenheim résidait alors, en partie, à Venise, où elle avait pu installer quelques œuvres de sa collection au palais Venier Dei Leoni sur le grand canal. Ralph Rumney proposa alors à Guy Debord de réaliser une dérive dans la cité des doges, pour le premier numéro de la revue L’Internationale situationniste : « Le projet était de créer un tracé qui montre des quartiers où personne n’allait et qui sont tout à fait autres que le grand canal. L’idée consistait à déspectulariser Venise en suggérant des parcours inédits. La psychogéographie se préoccupe du rapport entre les quartiers et les états d’âmes qu’ils provoquent. Venise, comme Amsterdam et le Paris d’antan, se prête à plusieurs possibilités de dépaysement. »[8]
Il s’agissait alors pour Rumney que l’homme investisse la cité des doges, qu’il marche libre en maître dans ses calli et fundamenti plutôt qu’en consommateur passif de son décorum ; il s’agissait, en somme, de parvenir à un dépaysement de Venise qui fût désenclavé du poids de son Histoire. Dégager donc, par la marche sur la Sérénissime, une poétique de la ville assez singulière ou lâche pour être propre à celui qui la tente. Que Venise devienne un instant la ville d’un seul homme et de tous, comme passer le pont des soupirs en sens inverse pour Casanova.
Bruno LEMOINE
Ecrivain
Récits : Matachine et L’après-journal Nijinski aux éditions al dante.
Anthologie de poésie contemporaine : « L’homme approximatif », (Livre + Film DVD avec l’écrivain François Dominique) aux éditions Al dante.
Poésie contemporaine : revues Action poétique, Nioques, Le Bout des bordes, journal Res Poetica, Do©ks… Réalisation de la revue poésie et art The Black List.
Essais, articles divers : revues Inter art actuel, La Revue des Ressources, Politique de l’auteur
“Pour une hantologie du cinéma“, éditions La Nerthe, décembre 2023